samedi 31 octobre 2009

ETHNOLOGIE2

Deux conceptions bien distinctes :

la première basée sur un raisonnement du type dialectique où les oppositions se résolvent par le biais d'une synthèse.
la seconde fonctionne selon une approche antinomique où le réel s'exprime à la fois par une chose et son contraire, considérés en simultaneité et représentative du "réel".

Le mythe, la pensée traditionnelle, ce qui est dans le monde du sacré.

L'émergence de l'Etre juste avant l'émergence de l'Histoire "un modèle transhistorique" par son renouvellement permet de dépasser l'histoire et sa propre condition, il s'agit du niveau du dépassement des conditionnements (cône d'appartenance des niveaux logiques).

Tout mythe est considéré comme une véritable réalité intérieure à partir du moment où il est énoncé, bien entendu cela n'a aucun rapport avec la réalité historique.

*RUMI (Islam) les prophètes sont comme un seul être.
Si vous refusez l'un d'eux, vous les refusez tous...
En fait, c'est une seule lumière qui apparaît à travers différentes fenêtres et qui vous parvient à travers la personne de chaque prophète.
Toutes ces lumières proviennent d'un seul soleil...
L'existence de chaque prophète n'est pas une histoire aux yeux de l'homme d'expérience, c'est la description d'un état spirituel.

Le mythe est par définition relié à un Principe, point d'émergence du sacré.
L EPOQUE ACTUELLE, dans les sociétés occidentales industrialisées n'est en mesure d'engendrer de nouveaux mythes, dans le prolongement direct de ceux déjà élaborés...
Le "mythe du progrès" qui permet l'avènement du Paradis sur terre par la maîtrise du temps, de l'espace, de la maladie, de la mort, n'est pas un mythe à part entière il ne renvoie pas à la notion d'unicité, il en est la caricature, car il conduit à l'uniformisation.

Il n' y a pas eu l'existence d'une "connaissance rationnelle" à l'origine de l'humanité dès que l'homme a été en mesure de "penser" ses gestes, il y a eu élaboration de mythes, énonciateurs des grandes lois d'organisation de l'univers, les reflets d'une réalité inexprimable, antinomique selon le mode de pensée dialectique.

Les fondements métaphysiques des religions révélées ou non relèvent de ce mode de pensée.

Les sept conciles oecuméniques dont trois exemples :
Marie Vierge et mère,
Le christ, homme et Dieu,
Le christ mort et ressuscité.

Affranchissement du temps linéaire pour vivre dans l'éternel présent, le Temps du mythe (ni passé, ni futur), la conscience de l'ici et maintenant.

Le passage de la pensée antinomique à la pensée dialectique :

Le philosophe Pascal cherche au XVIIe siècle à démontrer la nécessité de la croyance en Dieu.

"si Dieu existe et que vous y croyez, vous gagnez tout. Si Dieu n'existe pas et que vous y croyez quand même, vous ne perdez rien. Alors... croyez !"

Denys l'Aréopagite propose au IVe siècle : Dieu est Etre et Non-Etre ; les coyants ont raison et les Athées ont raison : les uns confessent Dieu comme Etre, les autres comme non-Etre.

Dans les sociétés traditionnelles, le type de raisonnement est analogue, les dieux, les esprits existent extérieurement à nous et pourtant simultanément, ils sont des allégories et représentent des états intérieurs (cheminement simultané proposé lors des rites de passage et initiations selon un mode inclusif).

L'approche antinomique permet de concevoir que ces différents niveaux ont fort bien pu coexister dans la conscience humaine, que les différenciations étaient et sont révélées lors des rites de passage et initiations, dans les sociétés traditionnelles (en des enseignements secrets des écoles de mystères de religions antiques) alors nous pouvons penser que l'inconscient fonctionne selon le monde antinomique et la conscience selon le mode dialectique.

Le rêve fonctionne selon le mode antinomique, et les sociétés traditionnelles, où le rêve s'interpénètre étroitement avec l'éveil gardent cette structure de pensée, en mode antinomique.
Guajiros et ethnies australiennes : des dissemblances du mode de pensée par rapport à celui du monde contemporain, ces ethnies auront beaucoup de mal à s'adapter à l'organisation du monde contemporain...

* Lorsque un guérisseur charme une maladie, il commence tout d'abord par réciter le mythe d'origine de la maladie, le mythe du guérisseur traditionnel qui le premier a guéri cette maladie, il place ainsi le malade dans cet "illo Tempore" dans ce temps mythique d'origine ou Dieu, les dieux sont sur terre. Il déplace ainsi une partie de l'esprit du malade la réintroduisant dans ce hors du temps et de l'espace linéaire, dans l'éternel présent de l'origine.

Il revit symboliquement (au sens étymologique du terme) ce qui s'est passé à l'origine, d'abord en marche arrière, de la situation présente au point d'origine ; puis en marche avant, du point d'origine au moment présent, ce qui correspond à agir sur la ligne du temps, guérison-réintroduction dans le point d'émergence primordial. La transformation de la matière est envisagé comme le signe tangible de l'accomplissement de la transformation intérieure.

La métamorphose du regard permettant une véritable transfiguration de la matière et du monde resacralisé, une communication avec les éléments du cosmos et une perception de la transcendance, de la signification la plus profonde des choses.

* Ce que les Grecs entendaient par la notion de "Petits Mystères" pour entrer en union avec l'Unique, l'indescriptible, l'immuable, l'intangible ne pouvait s'effectuer dans un premier temps, que par une marche arrière, en remontant la chaîne de transmission jusqu'au point d'origine.
Les "grands mystères" étant l'expérimentation en marche avant des états multiples de l'être, états supra-humains vers la Ressemblance, vers l'union déificatrice.

CONSERVATION DU PATRIMONE ETHNOLOGIQUE

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