samedi 31 octobre 2009

ETHNOLOGIE

Les thérapies traditionnelles classiques et contemporaines, les "tradipraticiens", ce qu'ils disent d'eux-mêmes, de leurs pratiques, de leur art, il faut les retranscrire aussi fidèlement que possible(médecine et sorcellerie en milieu rural).

Le problème de l'ethnologue est qu'il doit se rendre compte de la manière la plus fidèle possible, la plus neutre possible, de la pensée des "autres".

L'ethnologue se doit de verbaliser en projetant dans le lointain un espace inatteignable, où l'on a coutume de projeter ce qui dérange, nos modes de pensée habituels, façonnés depuis la plus tendre enfance par une société, qui à supposer qu'elle sache ce qu'elle veut, ne sait ni d'où elle vient, ni où elle va.

Le danger du comparatisme si l'on compare les formes entre elles.
En supposant que tous les humains possèdent un cerveau analogue, des constantes peuvent en résulter, des structures de pensées peuvent être communes même si les développements qu'elles engendrent peuvent différer.

Ces structures communes étaient les matrices des comportements sociaux et non le contraire.

LA TRADITION PASSE PAR UNE TRANSMISSION QUI NE SAURAIT ETRE ROMPUE, GARANT DE LA CONTINUITE DU MONDE.

Certains modes opératoires qui relèvent de l'oralité à ne pas divulger...

LA SORCELLERIE :

- le discours des "gens du peuple" sur les sorciers :
Les faits constatés ou rapportés se déforment progressivement du fait d'une transmission orale non rigoureuse.

- le discours des "savants" (ethnologue, chercheurs) sur les sorciers :
Un apport du merveilleux variable suivant l'époque où il est recueilli, les éléments dominants, la pensée dominante du moment sont retenus en fonction d'un contexte sociologique précis.

- le discours du sorcier lui-même :
Plus la foi dans le sorcier est grande, plus son "pouvoir" s'amplifie, le légendaire et le merveilleux sera cité, ce qui lui est octroyé par le peuple.

Science et médecine, science et sorcellerie.

La mentalité traditionnelle : la maladie vient du fait qu'on a transgressé, sans même le savoir, un interdit ou que quelqu'un a jeté un *sort.

L'ordre naturel des choses a été dérangé dans tous les cas de figure quelque part.

Pour bien des chercheurs contemporains, il s'agit de l'ensemble de pratiques "aberrantes" rencontrées en milieu populaire ou savant, parce qu'elles ne rentrent pas dans le cadre de l'analyse rationnelle et de la conscience analytique.

La pensée traditionnelle n'est pas dualiste "en Dieu, l'Unique, il n'y a pas de division".

Ce n'est qu'à partir du XIe siècle que l'on peut assister au développement d'une pensée dualiste déjà en germe dans les écrits de certains pères latins du IIe et IVe siècles.

Le développement de la pensée scolastique conduit à une modification profonde de la vision théologique de l'église en matière d'anthropologie religieuse et d'angéologie, répercussion lente mais profonde dans la conception populaire.

Le dualisme s'impose, le Diable vaincu par le Christ ressuscité.
Opposition entre le corps et l'âme.
Le fondamentalisme s'installe.
- IXe siècle, Charlemagne et le pouvoir civil imposent une unification des rites en Occident, alors que chaque église locale possède des formes culturelles et des règles spécifiques et donne à l'évêque de Rome, premier entre les égaux le pouvoir suprême (chef spirituel de la chrétienté, "un seul empire, une seule église").

La richesse de l'Unité dans la multiplicité des formes disparaît, ceux qui ne rentrent pas dans le modèle social et religieux prescrit sont persécutés.

XIIe et XIIIe siècle, une deuxième vague de christianisation apparaît dans les régions pauvres et reculées, l'INQUISITION (là où s'étaient maintenues les survivances des anciens cultes et rites ancestraux, secrets des plantes, minéraux et animaux...)

SORCIER : du latin sors, l'objet de pierre ou de bois gravé servant à une divination ou encore l'oracle, la destinée.

Le mot SORCIER apparaît au VIIIe siècle "le devin" effectuant le tirage au sort.

Le passage progressif d'une neutralité bienveillante à une suspicion de plus en plus prononcée pourrait venir d'une réflexion progressive laissant à penser que celui qui peut "lire" le destin de quelqu'un pourrait également avoir les capacités à agir sur ce même destin et en modifier le cour.

ENSORCELER est un mot utilisé au XIIe siècle : action d'agir sur le destin de quelqu'un.

SORCELLERIE : mot employé pour la première fois un siècle plus tard.

ENSORCELEUR, du XIVe siècle.

ON VOIT AU TRAVERS DE L'ORIGINE DES MOTS L'INVOLUTION PROGRESSIVE DE LA PENSEE.

GRECS ET LATINS.

Le "Mage"(Magos/Magus) prêtre qui interprète les songes selon Hérodote dans la caste sacerdotale des Perses.

Le "goéte" (goes/goetuis) désigne l'enchanteur qui procède par des cris et des incantations.

Le "pharmacien" (pharmakos/pharmacus), le préparateur de drogue, de remède, "empoisonneur" et également parfois la victime expiatoire "véritable remède personnifié".

Des termes ambivalants, des actes non reliés à des valeurs morales.

Sorcier, guérisseur : tradipraticien.

L'approche scientifique va de l'ignorance des premiers hommes vers un savoir toujours en perpétuel développement, le XXe siècle se situant provisoirement à l'apogée.

La vision traditionnelle considère qu'à l'origine, l'âge d'or, l'homme est en pleine possession de la connaissance, qu'il perd petit à petit au travers de ce qui est considéré comme une involution historique.

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