lundi 6 août 2012

Victor-Hugo 1835

Lettre à Victor Hugo (1835). Si seulement j' étais une femme éclairée, je serais capable, mon oiseau merveilleux, de te décrire comment tu réunis en toi la beauté de la forme, du plumage et du chant ! Je saurais te dire que tu es la plus grande merveille de tous les temps, et je ne dirais que la pure vérité. Mais pour exprimer tout cela avec les mots qui conviennent, il me faudrait, mon magnifique, une voix bien plus harmonieuse que celle qui est octroyée à ma propre espèce - car je ne suis que l'humble chouette que tu as enfin voulu parodier pour pouvoir dialoguer. Pour cette raison, cela m' est impossible. Je ne te dirai pas à quel point tu es éblouissant, et meme pour les oiseaux dont le chant est si doux et qui ne sont, comme tu le sais, ni les moins beaux ni les moins connaisseurs. Je suis heureuse de leur déléguer la tâche de regarder, écouter et admirer pendant que , pour ma part, je me réserve le droit d' aimer ; c'est sans doute moins séduisant pour l' oreille mais combien plus doux pour le coeur. Je t' aime, je t' aime, mon Victor. Je ne le répéterai jamais assez. Je ne pourrai jamais l' exprimer autant que je le ressens. Je te vois dans toute ta beauté qui m' entoure, dans les formes, les couleurs, les parfunms, les sons harmonieux ; chacun d' eux te représente à mes yeux. Tu leur es supérieur à tous. Je vois et j' admire - tu es tout cela ! Tu es non seulement le spectre solaire avec les sept couleurs de la lumière mais le soleil lui-même, qui illumine, réchauffe et vivifie ! Voilà ce que tu es, et moi je suis la modeste femme qui t' adore.

Aucun commentaire: