samedi 11 juillet 2009

BERGERE



MILLET Jean-François
BERGERE GARDANT SES MOUTONS
1864
Peintre français

L'oeuvre est connue aussi sous le titre de "LA GRANDE BERGERE", date de l'époque de l' école de Barbizon, petit village à la lisière de la forêt de Fontainebleau, où l'artiste s'établit définitivement en 1849. Bien qu'il se distingue des autres peintres de Barbizon, il partage leur goût pour une peinture naturaliste.

La figure solitaire de la bergère est surprenante de vigueur plastique, cette simplification des formes et de la composition apparait dans l'oeuvre de Millet au début des années 1860, et s'inspire des estampes japonaises reproduites dans "le magasin pittoresque."

La tête inclinée et le regard fixe de la bergère expriment une profonde résignation à sa modeste condition et révèlent les intentions de l'artiste qui en 1851 écrivait à son ami Sensier : "Je veux que les êtres que je représente aient l'air enracinés dans leur condition au point qu'il soit impossible d'imaginer qu'ils pensent être un jour autre chose que ce qu'ils sont."

Cette condition humaine trouve également sa traduction dans la grande plaine dépouillée qui s' étend derrière le troupeau jusqu'à l'horizon.
On retrouve cette plaine dans bien d'autres tableaux de Millet, et notamment dans "l'Angélus" (Picto 696) et dans "l'Hiver aux corbeaux".

Le paysage est "dépouillé, résumé, arasé, réduit presque aux broussailles, pour mettre au premier plan...l'homme des champs tel que la terre le condamnait à demeurer dans un monde où tout changeait sauf lui" (André Fermigier).

L'OEUVRE (MUSEE D'ORSAY, PARIS, PICTO 697, du même peintre, PICTO 694 à 698)

La Grande Bergère est commandée par Paul Tesse en 1863 et exposée l'année suivante au Salon, elle fut le premier succès de Millet. l'Etat voulut l'acheter, mais ce ne fut pas possible car il s'agissait d'une commande privée.

MILLET ET LA CRITIQUE

La critique romantique a accusé Millet d'être un artiste grossier, non seulement en raison du choix de ses sujets liés à la terre et à la vie des champs, mai aussi à cause de l'extrême simplification des formes.

Millet s'exprimait ainsi "Je voudrais seulement attirer l'attention de l'homme condamné à gagner sa vie à la sueur de son front. Je suis un paysan... et en ce qui concerne ma manière de peindre... elle ne dérive que de la manière de comprendre plus ou moins les difficultés de la vie... Millet est un indépendant et ne pense certes pas à suivre quiconque, parmi ses oeuvres, seules celles qui veulent exprimer quelque chose lui plaisent... et tout cela fait que sa peinture trouble le sommeil des heureux... cet homme ne peut être influencé par personne et ne peut marcher dans le sillon d'un autre." Théophile Gautier.

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